Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature
La FRAPNA dénonce depuis plusieurs années les projets de méga-centrales à cogénération biomasse qui vont à l’encontre d’une utilisation du bois, locale, durable et respectueuse des écosystèmes.
Les coupes rases semblent désormais se multiplier pour alimenter la centrale de Pierrelatte, parfois même dans les zones Natura 2000.
Pour stopper ces projets destructeurs, la FRAPNA Drôme souhaite recenser les coupes à blanc effectuées sur le département et sollicite ses adhérents et sympathisants. Si vous avez remarqué une coupe rase récente, envoyez sa description à la FRAPNA par mail : photo, localisation et éventuellement références cadastrales, coordonnées du propriétaire, description et destination du bois coupé…
Les coupes rases sont à surveiller face à une demande forte provoquée par la centrale de Gardanne. La FRAPNA Drôme rappelle au Conseil départemental de la Drôme ses engagements à ne pas subventionner le manque à gagner de la Société Coriance. Dans l'affaire de Pierrelatte, la construction de démarches rationnelles dans l’intérêt commun est dévoyée par des lobbies économiques qui voient dans ce mouvement l’occasion de faire de nouveaux profits, aspirant au passage des subventions ou des aides des collectivités. Ces lobbies trouvent facilement l’appui d’élu ambitieux de gauche ou de droite jurant que leur mandat sera l’occasion de grandes réalisations. Enrobé dans un beau discours moderne, les projets industriels inadaptés et paradoxaux se multiplient. Sur notre territoire, les lobbys nucléaires auront imposé le développement d’une production énergétique centralisée dangereuse et poussant au gaspillage. Dans la même idée, la centrale biomasse de Pierrelatte développe les mêmes excès. Après le gaz de schiste, voilà des grandes sociétés d’investissement qui veulent développer à Valence la géothermie profonde. Derrière des présentations trompeuses, notre territoire est de moins en moins organisé autour d’un projet politique durable répondant à l’urgence écologique.
Les investissements des collectivités devraient pourtant prioritairement engagés l’efficacité énergétique des bâtiments, des déplacements, et le changement vers la sobriété énergétique. Le potentiel solaire et éolien est ensuite immense et devrait permettre un vrai développement d’énergie locale. Il faut être vigilant pour que ces productions d’énergies soient adaptés aux besoins locaux et ne consomment pas des espaces naturels ou agricoles. Le contrôle de leur mise en œuvre par les citoyens est donc indispensable.
Le département de la Drôme avait décidé de valoriser les rejets thermiques de la centrale de Tricastin en 1979. Cette opération a permis l’installation de quelques entreprises localement (serres, ferme aux crocodiles) mais ses dysfonctionnements auront surtout coûté plus de 44 millions d’euros aux contribuables drômois !
Une centrale biomasse sera mise en place pour remplacer la production d’eau chaude assurée par l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 1. Cette nouvelle idée viendra s’ajouter à la pile des erreurs précédentes avec, encore une fois, des conséquences écologiques et économiques graves. Nous avons dénoncé la centrale de cogénération biomasse de Pierrelatte et les projets similaires destructeurs dans les départements voisins.
Malgré nos multiples alertes auprès des responsables et des associations, nous n’avons pas pu bloquer la mise en fonctionnement de celle de Pierrelatte en décembre 2012. Le département de la Drôme avait décidé de valoriser les rejets thermiques de la centrale de Tricastin en 1979. Cette opération a permis l’installation de quelques entreprises localement (serres, ferme aux crocodiles), mais ses dysfonctionnements auront surtout coûté plus de 44 millions d’euros aux contribuables drômois !
Une centrale biomasse sera mise en place pour remplacer la production d’eau chaude assurée par l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 1. Cette nouvelle idée viendra s’ajouter à la pile des erreurs précédentes avec, encore une fois, des conséquences écologiques et économiques graves. Nous avons dénoncé la centrale de cogénération biomasse de Pierrelatte et les projets similaires destructeurs dans les départements voisins. Malgré nos multiples alertes auprès des responsables et des associations, nous n’avons pas pu bloquer la mise en fonctionnement de celle de Pierrelatte en décembre 2012.
La FRAPNA Drôme a fait un premier bilan de fonctionnement de cet équipement. Fin 2014, l’installation présente des problèmes techniques toujours non résolus. Elle n’a pas atteint sa capacité maximale mais déjà comme nous le craignions, des coupes à blanc anarchiques pour l’alimenter ont été réalisées. Il est difficile d’en faire un inventaire précis. Une coupe à blanc a même saccagé des parcelles de la Réserve Naturelle Nationale des Ramières.
La FRAPNA est intervenue auprès du maire de Pierrelatte pour dénoncer le fonctionnement déplorable de l’entreprise qui déchiquette le bois pour alimenter la centrale (poussière dans les habitations voisines, déchets verts issus d’une déchetterie en état de décomposition…).
La FRAPNA participe au mouvement de lutte contre la mégacentrale de Gardanne. Il faut continuer à dénoncer l’utilisation du bois énergie pour la production d’électricité.
Retrouvez ci-dessous tous les éléments sur le dossier de la mégacentrale biomasse de Pierrelatte ainsi que des documents complémentaires comme le scénario énergétique NégaWatt.
La forêt est une ressource pour l’homme : sa préservation passe par une politique de gestion préservant les grands équilibres planétaires et la biodiversité de chaque territoire. Dans ces conditions, l’utilisation de la biomasse comme ressource énergétique présente de nombreux avantages, mais ne remplacera jamais les énergies fossiles ou nucléaires pour continuer à alimenter notre gaspillage énergétique.
Sur Pierrelatte, l’usine Eurodif d'Areva enrichit de l'uranium pour EDF : cette activité génère de l’eau chaude issue de son système de refroidissement, qui est en partie valorisée dans un réseau local. Ce réseau de chaleur est utilisé pour chauffer des logements sociaux (environ 2400 foyers) à Pierrelatte, et en retour, des serres agricoles (41 hectares) ainsi qu'un élevage de crocodiles. La gestion de ce réseau a été confiée au SMARD, Syndicat Mixte d'Aménagement Rural de la Drôme, une collectivité territoriale crée en 1971, par le Conseil Général et la Chambre d'Agriculture.
Mais, à partir de 2012, Eurodif utilisera une nouvelle technologie d’enrichi ssement d’uranium par centrifugation qui ne produira plus d’eau chaude valorisable. Cette ressource va donc disparaître, le réseau reste et les utilisateurs aussi !
Pour trouver rapidement une solution permettant de continuer à fournir de la chaleur à prix bas, il a été décidé de remplacer l’eau chaude fournie par Eurodif par celle fournie par une centrale de cogénération biomasse à construire.
Pour les responsables, il existe une réelle opportunité économique, puisque l’installation bénéficiera d’un tarif préférentiel d’achat d’électricité pour une durée de 20 ans, ce projet étant soutenu par l’Etat dans sa politique de renouvellement énergétique.
Cette centrale de génération biomasse serait associée à une chaufferie gaz auxiliaire. Elle devrait utiliser 50% de plaquettes forestières sur une consommation totale de 150 000t de bois.
Le permis de construire de cette centrale a été accordé par le préfet de la Drôme le 2 mai 2011.
La FRAPNA Drôme se pose les questions suivantes :
Par arrêté préfectoral, la centrale à bois de Pierrelatte a reçu en juin 2012 une autorisation d'exploiter.
Téléchargez le document ci-dessous pour consulter l'arrêté :
À Pierrelatte, pour remplacer la production d’eau chaude générée par l’usine d’enrichissement d’uranium, une centrale à cogénération biomasse est mise en service aujourd’hui : la consommation annuelle de cet équipement est de 150 000 t de bois !
L’utilisation de la biomasse pour alimenter les chaufferies et produire de l’électricité par cogénération, bénéficie de mesures incitatives importantes qui créent une opportunité financière. En Drôme, une autre grosse centrale est en projet sur Laveyron qui consommera 200 000 t de bois par an… D’autres projets plus gros encore sont prévus autour de ces équipements sur le quart sud-est de la France. Les consommations de bois cumulées de ces centrales ne tiennent aucun compte des potentialités de nos forêts. La FRAPNA Drôme lance l’alerte. Nous avançons vers une catastrophe écologique à court terme : surexploitations des milieux forestiers, coupes rases, puis transport et importation massive de bois.
Nous avions avec le bois l’opportunité de disposer d’une ressource énergétique de proximité, générant des emplois, gérée durablement au bénéfice des citoyens des territoires disposant de forêts exploitables. Ces mégacentrales viennent en concurrence avec les chaufferies communales : elles enrichissent les grands groupes industriels en pillant la ressource locale avec l’aide de financement public. Les citoyens payent pour que leur environnement soit détruit, leur territoire dévalorisé, et leurs ressources dévalisées!
Après le pétrole, puis le nucléaire, voilà le gaz de schiste et les mégacentrales biomasse : des choix énergétiques non-durables et non équitables pour continuer à nier l’urgence d’une transition vers un autre modèle de société.
Pour la centrale de Pierrelatte, rien ne va plus… Au printemps, DES (Drôme Energie Service), une société qui exploite la centrale, a demandé par voie de presse à AREVA Renewables (constructeur de l’équipement) d’assumer ses responsabilités, en réparant de manière pérenne les erreurs de conception de la centrale biomasse de Pierrelatte, et en évitant ainsi des conséquences néfastes pour l’économie locale ! Depuis 1979, combien ces errances (industries nucléaires incluses) ont-elles coûté à l’économie locale ?
Ce communiqué de DES est au niveau de ce que la FRAPNA avait prévu. Les pissotières à roulettes de Pierrelatte avaient déjà coûté 44 890 589 euros au département de la Drôme, il n’y avait aucune raison de s’arrêter à si peu.
Les responsables départementaux défendaient avec conviction ce beau projet de centrale à cogénération biomasse, cette aventure industrielle... En 2011, les épines écrivaient :
« Le 10 octobre 2011, des membres du bureau de la FRAPNA Drôme rencontrent le Conseil Général qui souhaite échanger sur ce dossier. Lors de cet entretien, Gérard Chaumontet (Vice-Président chargé de l'économie), Philippe Leeuwenberg (Conseiller général de Die délégué à la filière bois) et Alain Kerharo (directeur adjoint des services) affirment que le Conseil Général n’a pas d’obligation contractuelle avec les entreprises utilisatrices du réseau de chaleur, et ne participera donc plus au fonctionnement de ce réseau qui s’autofinancera : seule l’entreprise Coriance sera responsable de l’équilibre financier du projet qui ne coûtera désormais plus un euro au département…
Les représentants du Conseil Général déclarent que le Département a choisi de soutenir à nouveau cette aventure industrielle pour permettre le maintien des emplois créés localement autour de ce réseau de chaleur. Compte tenu de l’arrêt proche de l’usine d’enrichissement d’uranium, il y urgence à trouver une solution. Pour eux, cette centrale biomasse est une opportunité pour stimuler et structurer mieux la filière bois locale qui devra s’organiser pour répondre à cette demande importante.
Interrogé sur le réalisme du plan d’approvisionnement, Philippe Leeuwenberg confirme qu’aucune étude n’a été encore finalisée pour permettre d’évaluer les potentialités de la forêt drômoise. Des études sont en cours sur le Vercors et les Baronnies, mais leurs conclusions seront connues au plus tôt en 2012. Le Conseil Général aurait consulté les experts de la forêt qui estimeraient que les potentialités de la forêt locale sont largement suffisantes. Pour répondre aux inquiétudes de la FRAPNA qui dispose de conclusions inverses, il sera proposé de recommander à l’exploitant de la chaufferie d’être respectueux des bonnes pratiques forestières.
Sur l’aspect financier, P. Leeuwenberg déclare que le montage permet de fournir une chaleur au prix 17 €/MW pour les serristes, et au prix de 50 €/MW pour les logements puis l’usine d’AREVA qui vient aussi se raccorder. La revente de l’électricité issue de la cogénération à EDF confortera cet équilibre. »
Dans un rapport intitulé Carbone et forêt, Philippe Lebreton pour un collectif d’Associations intégrant la FRAPNA, démontre les hypothèses suivantes : « Si l’on veut que la biomasse ligneuse participe de manière significative à la consommation énergétique dite « finale » de notre pays (166 Mtep en 2012), une contribution de 10 % concernerait la quasi intégralité de nos forêts, publiques et privées… » Il conclut : « la révision et une conduite apaisée de nos voitures permettraient sans trop d’efforts d’économiser 25 % de notre consommation, soit 10 Mtep, plus de la moitié de notre potentiel ligneux (sans parler de notre porte-monnaie, ou de notre santé…). »
La FRAPNA Drôme a contribué à un documentaire diffusé par actu-environnement dénonçant cet équipement de mégacentrale biomasse.
La FRAPNA Drôme a envoyé un courrier en octobre 2011 à l'ensemble des maires de la Drôme pour les alerter sur ce dossier et leur faire découvrir le numéro d'été sur la forêt des Epines drômoises :
Lettre envoyée aux Maires drômois sur le dossier de la centrale à bois de Pierrelatte, octobre 2011, format pdf (195 Ko) |
© Pierre Ballouhey
Vous pouvez également consulter des documents associés à ce sujet :
Vous pouvez aussi lire l'article de Reporterre sur la centrale à cogénération biomasse de Pierrelatte.
L'enquête publique ouverte du 6 juin au 8 juillet 2011 sur la requête présentée par la société Drôme Energie Services, dont le siège social est situé chemin du Freyssinet, quartier du Freyssinet à Pierrelatte (26700) en vue d'exploiter une centrale de cogénération biomasse et sa chaufferie auxiliaire, est à présent terminée.
Vous pouvez consulter ci-dessous la contribution de la FRAPNA Drôme adressée au commissaire enquêteur :
Vous trouverez ci-dessous les documents constituant le dossier de l'enquête publique. Cliquez dessus pour les télécharger.
(Fiches des produits définis par la fiche de données de sécurité en Annexe)